Le 04 mars dernier, Michel Onfray, philosophe français, s’est vu attribué par Raël le titre de prêtre honoraire du Mouvement Raëlien. Prônant un athéisme sans concession, il a refusé ce titre dans un droit de réponse cinglant, mystifiant tour à tour le mouvement, et surtout les médias qu’il accuse de « servir de portes voix à des propos d’abruti ».

Acte premier : Raël nomme Michel Onfray « prêtre honoraire » du mouvement raëlien.

C’est à Miami que Raël, (Claude Vorilhon de son vrai nom) a rendu public cette décision via le service de presse du mouvement. Dans le communiqué adressé à la presse et visible sur le site Internet de l’organisation, cette distinction s’explique par le fait que « la vision philosophique de Michel Onfray telle que décrite dans ses nombreux ouvrages et ses exposés, est très proche de celle enseignée par le Prophète Raël. Prônant hédonisme, sensualité, mieux-vivre, révolte contre dogmatisme, conformisme et tout conservatisme, il affiche en outre un athéisme sans concession et dénonce les méfaits de tous les monothéismes ».
Le mouvement raëlien publie d’ailleurs des extraits des écrits du philosophe sur son site…

Acte deux : la presse s’empare de « l’information »

Il n’en fallait pas plus à la presse nationale, le quotidien « Le Monde » en tête (dans son article du 16 mars), pour relayer cette annonce (et le démenti de Michel Onfray bien sûr) à grand renfort de gros titres. Contacté par téléphone, le philosophe s’insurge auprès des journalistes : « …Cette entreprise permet à Raël d’utiliser habilement la mécanique médiatique pour faire la promotion de son mouvement. Mon éditeur et moi-même allons entreprendre une action en justice ».
A l'instar de l'affaire du « bébé cloné », annoncé en 2003, toujours par les mêmes raëliens, et qui avait fait l'effet d'une « bombe médiatique » (qui s'est vite transformé en pétard mouillé quant à la véracité des faits...), la presse ouvre une fois de plus ses colonnes aux dires de cette organisation classée comme sectaire par le rapport parlementaire de 1995.
La polémique est donc lancée ; Michel Onfray se questionne : Pourquoi la presse relaie-t-elle les annonces d'une telle organisation ? Où se situe la frontière entre information et désinformation ?
[ Lire l'article du Monde ]

Acte trois : le droit de réponse de Michel Onfray

Michel Onfray est en colère et le fait savoir. Sur son site personnel, le créateur de l'université populaire de Caen a mis en ligne un droit de réponse intitulé « Raël, crétin sidéral, ou la mauvaise odeur des journalistes ». Il y dément avec force toute affinité de pensée avec le mouvement raëlien : « Faut-il préciser que je ne crois pas aux soucoupes volantes ?(...) Faut-il inviter à lire le Traité d'athéologie pour constater que j'y écris qu'une secte, c'est une religion qui n'a pas réussi et que, dans ce livre, je ne sauve aucune religion ».

Il fustige également la presse, accusant cette dernière de servir de porte voix à de tels inepties. « Le plus étrange n'est pas que Raël (...) déclare qu'il me nomme "prêtre honoraire" de sa tribu de demeurés mais bien plutôt que chaque désir de ce crétin soit amplifié par la presse qui se précipite pour lui tendre micros, caméras, porte voix et occasion de caisse de résonance à ses propos d'abrutis ».
[ Lire le droit de réponse de Michel Onfray ]

Acte final : épilogue...

La réponse des raëliens à Michel Onfray ne s’est pas fait attendre. Ils ont également mis en ligne sur leur site « une lettre ouverte » à l’intention du philosophe. « Nous acceptons tout naturellement que vous refusiez la distinction que nous vous offrons, en pensant tout de même qu'il est dommage d'opposer un veto à une main tendue ».
Une main tendue ? Ou une blague de mauvais goût ?…

L’ « affaire » Michel Onfray

accueil

Infos-Sectes Midy-Pyrénées - Tous droits réservés - 2005